En ce 1er mai, fête du Travail, voici un rapport de l'Organisation Internationale de la Santé qui s'intéresse à la question suivante : prendre le virage d’une économie verte est l’un des défis majeurs du 21e siècle, mais cela se fait-il parfois au détriment de la santé des travailleurs ? Ce rapport dont le but est avant tout d’alerter sur les problèmes liés aux emplois verts - sans remettre en cause leurs nombreux aspects positifs - précise que « les travailleurs occupant des emplois verts peuvent être confrontés à des risques courants sur les lieux de travail traditionnels. Mais ces risques peuvent aussi être nouveaux pour les nombreux travailleurs qui font leurs premiers pas dans les industries vertes à croissance rapide. En outre, il se peut que les travailleurs soient exposés à de nouveaux risques, qui peuvent ne pas avoir été préalablement identifiés ».
Pour consulter le rapport :
http://www.ilo.org/safework/info/WCMS_176297/lang--en/index.htm
Extraits :
L’homme, grand oublié des progrès environnementaux au travail ?
Car « l’environnement a oublié d’intégrer l’homme au travail », constate à regret Philippe Jandrot, directeur des applications (assistance, formation, information) à l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Les changements réglementaires nécessaires à la transition vers une économie verte se déroulent souvent dans un temps court, parfois sous la pression médiatique. Et les nouvelles normes, appliquées à marche forcée, peuvent être établies sans évaluation préalable de leur impact sur la protection des travailleurs.
Or, comme l’indique le Code du travail français, il faut « adapter le travail à l’homme » et non l’inverse.
D’où la nécessité de considérer les « emplois verts » dans toutes leurs dimensions. Selon la définition qu’en donne l’OIT, il s’agit d’ « emplois convenables offrant des salaires adéquats, des conditions de travail sûres [...] en contribuant directement à diminuer l’impact environnemental de l’économie en général, en réduisant la consommation d’énergie et de ressources, les émissions, les déchets et la pollution ».
C’est ce que montre ce tour d’horizon, secteur par secteur.
PEINTURES, PRESSING : DES PRODUITS DE SUBSTITUTION QUI INQUIETENT
Le remplacement de certaines substances nocives pour l’environnement par d’autres plus « respectueuses » se révèle plus dangereux pour la santé les travailleurs. « On a vu donc apparaître des produits de substitution, mais sans qu’on ait évalué au préalable les risques qu’ils pouvaient faire courir aux travailleurs. On a déplacé le risque », poursuit-il. Le risque ne disparaît pas, il change
Dans les pressings, de mal en pis ?
L’exemple le plus récent d’une modification de la réglementation dans le but de protéger l’environnement, mais qui peut créer de nouveaux risques, est celui du perchloréthylène. ...
Problème : « Les hydrosilanes proposés en substitution sont des substances surveillées, dont on ne sait si elles sont réellement nocives, pour quels organes et à quel point », explique le directeur de l’INRS. Pour Daniel Ribera, c’est tout vu : « Ces produits sont encore plus dangereux que ceux auxquels ils doivent se substituer. On va pouvoir mettre le label « sans perchlo », comme c’est déjà le cas sur les produits « sans paraben » ou « sans bisphénol A » sans se poser la question des risques que font courir les produits de substitution aux travailleurs. Pour moi, c’est du greenwashing pur et simple. »
RECYCLER ET TRAITER LES DÉCHETS, UNE ACTIVITÉ TOXIQUE
C’est l’un des secteurs boostés par le développement d’une économie verte : le recyclage des déchets embauche et s’industrialise. C’est bon pour les paysages, pour les sols, pour l’air. Sauf que… « les nouveaux matériaux et produits, lorsqu’ils sont collectés sous la forme de déchets, peuvent présenter une multitude de risques professionnels, qu’il s’agisse des nanomatériaux, des nouveaux types de substances chimiques ou de l’augmentation permanente des déchets électroniques », note l’OIT dans son rapport.
Prenez par exemple les néons, les écrans d’ordinateur, les tubes cathodiques. Ils comportent du mercure, du cadmium, des terres rares. Autant de matériaux toxiques pour la santé des travailleurs qui les prélèvent et les trient. Et auxquels ils sont donc directement exposés. « Sans compter le fait que le tri de déchets défilant en continu sur une chaîne, leur impose une cadence soutenue et des gestes répétitifs, sources de troubles musculo-squelettiques », explique Philippe Jandrot.
Des perspectives d’emplois, certes, mais une sécurité qui laisse à désirer
Transformer nos déchets en source d’énergie, c’est aussi une activité industrielle en plein essor, et pourvoyeuse d’emplois. Selon le Grenelle de l’environnement, 50% du développement des énergies renouvelables devraient à terme provenir de la biomasse. La filière pourrait embaucher 65 000 personnes. Voilà qui est donc bénéfique pour l’ensemble de la société comme pour l’environnement. Mais si cela pouvait l’être aussi pour ces milliers d’hommes et de femmes qui travaillent à transformer nos restes en compost, en électricité ou en biogaz, l’équation serait parfaite.
C’est là qu’arrive non pas le grain de sable, mais carrément le pâté. Ces professionnels vont être exposés à des risques comme l’explosion, l’exposition aux poussières de bois, aux émanations de gaz. Nos déchets en décomposition génèrent de l’ammoniac, des endotoxines et des mycotoxines qui peuvent être cancérogènes.
ENERGIES PROPRES : LA SÉCURITÉ, C’EST PAS DU VENT
« Avec un objectif de 8000 éoliennes sur le territoire français en 2020, l’effectif actuel de 15000 salariés devrait être multiplié par quatre dans la même période », note l’INRS dans une brochure.
Les personnes chargées de l’installation et de la maintenance doivent être protégées des risques d’électrocution et de chute. ... . Les services de santé au travail ont déjà relevé des cas de malaise et d’épuisement liés à ces efforts physiques intenses.
On rencontre les mêmes types de risque de chute (il y en a eu 31 mortelles entre 1992 et 2006 selon l’INRS) et d’électrocution chez les personnels qui installent les panneaux solaires (photovoltaïques ou thermiques) sur les toits des bâtiments.
Même les pompiers se mettent en retrait
Parce que de l’électricité circule dès que les cellules photovoltaïques sont au contact de lumière, les services incendie de certains départements ont indiqué qu’ils n’interviendront plus sur des bâtiments en feu quand ceux-ci sont couverts de panneaux solaires...
« Plus de 15 matériaux dangereux sont utilisés dans la fabrication de ces panneaux. De nombreux risques peuvent découler de l’utilisation de substances chimiques conjointement avec du silicium dans de nombreux procédés de fabrication. La fabrication de cellules photovoltaïques implique également l’utilisation de plusieurs agents de nettoyage potentiellement toxiques. », selon l’OIT.
Après le moteur à explosion, la batterie à électrocution…
Les voitures électriques, hybrides ou dotées du système Stop & Go réduisent la pollution atmosphérique. De ce point de vue là, elles ont donc tout bon. Mais depuis que ces automobiles se font une place sur les routes, apparaissent de nouveaux risques pour ceux chargés de leur maintenance ou de leur réparation : l’électrocution. Car elles ont sous le capot des condensateurs d’énergie puissants (3 à 4 kW) qui nécessitent de trouver des systèmes de manutention spécifiques, pour éviter que les garagistes n’y laissent les doigts, voire plus. Systèmes auxquels les constructeurs automobiles, pressés d’être en pôle position sur le marché, n’ont bien sûr pas songé en amont…
L’AGRICULTURE DURABLE A-T-ELLE TOUT BON ?
Dans la mesure où le développement de l’agriculture biologique durable réduit considérablement, voire totalement, l’exposition des agriculteurs aux pesticides, cela ne peut être que bénéfique pour leur santé, celle des consommateurs et pour l’environnement.
Soucieuse également de protéger la nature et les mangeurs, l’agriculture commerciale a trouvé une autre parade pour se passer des produits agrochimiques : le recours aux OGM, qui rendent les cultures résistantes aux insectes. Certes, « l’intégration de la biotechnologie agricole » a réduit l’exposition des agriculteurs aux pesticides, note l’OIT. Mais « peu de recherches ont été menées sur les répercussions sur la sécurité et la santé des travailleurs impliqués dans la production agricole et la manutention, le traitement et le stockage des OGM ». Un nouveau grain de suspicion envers les OGM...
Comprenons l'actualité de la psychologie du travail avec les apports de la théorie. Ce blog propose les publications de Valérie Tarrou, psychologue du travail et psychanalyste.
mardi 1 mai 2012
jeudi 26 avril 2012
« Médecins du travail/médecins généralistes: regards croisés »
L’Inpes, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, propose en téléchargement sur son site (www.inpes.sante.fr) deux enquêtes qui rendent compte de l’activité de médecins généralistes et de médecins du travail dans la prise en charge de patients malades du travail.
L'opportunité d’une coopération entre professionnels de la santé et d’un renforcement des réseaux de santé y apparaissent nettement confirmés pour faire face aux risques professionnels et à leurs enjeux pour la santé des personnes.
Pour en savoir plus et télécharger les enquêtes :
Pour le bénéfice du patient, un travail en réseau doit s’accroître entre médecins généralistes et médecins du travail, et également se développer avec les psychologues du travail, les inspecteurs du travail, les avocats de droit social…
Une mobilisation de l’ensemble de ces préventeurs, dans le sens le plus large, contribue à rompre l’isolement d’un salarié en souffrance du fait de son travail et à conjurer une aggravation de sa décompensation. Elle crée aussi une synergie d’actions qui vont permettre au salarié de rester en capacité de penser sa situation, de travailler, et d’être l’acteur, bien sur soutenu, de ses changements.
Valérie Tarrou
lundi 2 avril 2012
Un nouvel outil : le « Dictionnaire du travail »
Publié en janvier 2012 aux Presses Universitaires de France (PUF), le « Dictionnaire du travail » sous la direction de A.Bevort, A. Jobert, M. Lallement et A.Mias, introduit les thèmes par ordre alphabétique et présente, en lien avec la recherche la plus récente, le travail aussi bien dans le registre de l’intime, que du juridique, du social, de l’organisationnel… Ex : absentéisme, accident du travail, accord, cadences, construction de soi, Europe, psychologie du travail, précarité, syndicalisme…
880 pages, 32 euros.
880 pages, 32 euros.
dimanche 18 mars 2012
La Borne ! ou comment trouver vite un emploi
Dans le cadre du Festival « Travail que vaille », samedi 24 et dimanche 25 mars, à la Ferme du Buisson à Noisiel, découverte d’un dispositif interactif : la Borne, ou comment trouver vite un emploi ! mais quel emploi ?!
Programme complet du Festival : http://www.lafermedubuisson.com/TRAVAIL-QUE-VAILLE.html
« Détendez-vous, nous vous cherchons un emploi. Nous sommes en 2017 et désormais, grâce à La Borne, trouver un emploi ne prend pas plus de trois minutes. L’État connaît tout sur vous et La Borne aussi. Faites le test ! Elle évalue vos capacités à exercer une profession : dénigrateur, trieur de déchets radioactifs, délieur de langue, positiveur, tergiversateur… Dans une déambulation sonore, interactive et futuriste, laissez-vous guider. La Borne, en avant-première à la Ferme du Buisson et bientôt en service dans tous les lieux publics !
Testez-vous sur la-borne.org… http://la-borne.org/
Programme complet du Festival : http://www.lafermedubuisson.com/TRAVAIL-QUE-VAILLE.html
« Détendez-vous, nous vous cherchons un emploi. Nous sommes en 2017 et désormais, grâce à La Borne, trouver un emploi ne prend pas plus de trois minutes. L’État connaît tout sur vous et La Borne aussi. Faites le test ! Elle évalue vos capacités à exercer une profession : dénigrateur, trieur de déchets radioactifs, délieur de langue, positiveur, tergiversateur… Dans une déambulation sonore, interactive et futuriste, laissez-vous guider. La Borne, en avant-première à la Ferme du Buisson et bientôt en service dans tous les lieux publics !
Testez-vous sur la-borne.org… http://la-borne.org/
samedi 17 mars 2012
Santé au travail : publication du rapport d'information
Le rapport sur la mise en œuvre de la loi n°2011-867 du 20 juillet 2011 relative à l’organisation de la médecine du travail, qui a été présenté en Commission le 7 mars dernier, vient d’être rendu public. Ce rapport présente le futur cadre réglementaire de la loi modifiant la médecine du travail, loi qui entrera en vigueur en juillet 2012.
Le rapport : http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4462.asp
Le dossier législatif : http://www.assemblee-nationale.fr/13/dossiers/organisation_medecine_travail.asp#mise_oeuvre_organisation_medecine_travail
Pour lire les commentaires d'epHYGIE, société de conseil en santé au travail, sur ce rapport :
http://www.ephygie.com/la-reforme-de-la-sante-au-travail-vue-a-travers-le-rapport-dinformation-de-lassemblee-nationale-le-ruban-la-ficelle-et-la-corde%e2%80%a6/
Le rapport : http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4462.asp
Le dossier législatif : http://www.assemblee-nationale.fr/13/dossiers/organisation_medecine_travail.asp#mise_oeuvre_organisation_medecine_travail
Pour lire les commentaires d'epHYGIE, société de conseil en santé au travail, sur ce rapport :
http://www.ephygie.com/la-reforme-de-la-sante-au-travail-vue-a-travers-le-rapport-dinformation-de-lassemblee-nationale-le-ruban-la-ficelle-et-la-corde%e2%80%a6/
mardi 28 février 2012
3 mesures pour réduire le stress au travail
L'article du Monde Economie «Comment réduire le stress au travail ?», en date du 27-02-12, repris ci dessous, présente des mesures proposées par des chercheurs américains pour diminuer le stress au travail. Des pistes d'évolution au cœur des travaux des chercheurs français, en particuliers Yves Clot et Christophe Dejours, depuis de nombreuses années : redonner du sens au travail en restaurant le pouvoir d'agir des salariés, en instaurant une évaluation du travail et non plus des performances, en favorisant une communication claire des décisions organisationnelles.
«Depuis vingt ans, le niveau de satisfaction des individus au travail a baissé, tandis que leur niveau de stress a eu tendance à augmenter.
Ces évolutions ne se limitent pas à la France, on les retrouve dans beaucoup de pays occidentaux, et notamment aux Etats-Unis. Charge de travail plus importante, pression accrue pour améliorer la productivité et précarité exacerbée du marché du travail sont autant de facteurs qui contribuent à augmenter le stress de la population active. Cette tendance, qui a des conséquences néfastes sur la santé des individus, est particulièrement présente au sein des multinationales. Ces dernières ont adopté, au cours des dernières décennies, des systèmes de contrôle et d'évaluation standardisés qui imposent à leurs employés le suivi de procédures de fonctionnement et la poursuite de critères de performance parfois difficiles à atteindre.
STANDARDISATION
Cette standardisation, couplée à des impératifs de productivité accrue, a accompagné le développement rapide de grandes entreprises à l'échelle internationale, mais elle a aussi contribué à une perte de sens pour les employés dont le pouvoir discrétionnaire est considérablement réduit.
Alors que la gestion des ressources humaines (RH) est apparue, au siècle dernier, en réponse à une organisation du travail mécanique et déshumanisée, l'ironie veut donc qu'un siècle plus tard, certains des outils de gestion développés pour permettre une meilleure prise en charge des RH et une meilleure coordination à l'échelle internationale aient conduit à une nouvelle forme de déshumanisation du travail.
Les salariés doivent remplir des objectifs de performance précis, mais n'ont souvent que peu d'autonomie pour y parvenir. Sans surprise, ces conditions de travail sont source de tension et parfois même de souffrance psychologique.
Les entreprises, conscientes du coût que représente pour elles ce mal-être au travail, aussi bien en termes de diminution de la productivité que de réputation, ne peuvent plus ignorer le problème.
D'après une étude menée en 2011 par le cabinet de conseil Towers Watson auprès des dirigeants de 149 multinationales, plus de 75 % d'entre eux déclarent vouloir faire de la santé de leurs salariés une priorité pour les années à venir, et plus de la moitié vouloir s'atteler au problème des conditions de travail stressantes.
AUTONOMIE
Pour ce faire, les entreprises doivent repenser l'organisation du travail et les systèmes d'évaluation qu'elles utilisent. D'après une série d'études menées par Gretchen Spreitzer (professeure à l'université de Michigan) et Christine Porath (professeure à l'université de Georgetown), trois mesures simples permettraient de créer des conditions plus favorables à l'épanouissement professionnel des employés.
La première concerne leur pouvoir discrétionnaire. Quel que soit leur niveau dans la hiérarchie de l'organisation, les employés sont plus motivés lorsqu'ils peuvent prendre de façon autonome des décisions qui affectent directement leur travail. Cette autonomie leur confère plus de contrôle et leur donne plus d'opportunités d'apprentissage.
Le second changement a trait au partage de l'information dans l'organisation. Les salariés sont à la fois plus motivés et plus efficaces lorsqu'ils comprennent comment leur travail s'intègre à la stratégie et à la mission de l'entreprise.
Enfin, la troisième mesure touche aux processus d'évaluation. Ces derniers doivent aller de pair avec un accompagnement personnalisé tout au long de l'année, qui permet à chaque salarié d'avoir accès aux ressources nécessaires à son développement professionnel.
L'enjeu pour les entreprises est de permettre à leurs employés de donner du sens à leur travail et de continuer d'apprendre au quotidien. Il s'agit là de deux conditions nécessaires à leur épanouissement. Lorsqu'elles sont remplies, les salariés sont plus satisfaits, mais aussi plus productifs.»
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/27/comment-reduire-le-stress-au-travail_1648700_3232.html
samedi 18 février 2012
Conférence « Travail et Politique »
« Travail et politique - Le travail comme expérience-limite et sa réfutation par le suicide » sera le thème de la conférence donnée par M. Sidi Mohammed Barkat, philosophe, enseignant-chercheur associé au CEP ergonomie et écologie humaine, Paris I-Panthéon Sorbonne, ancien directeur de recherche au Collège international de philosophie et fondateur du Cabinet de formation et de recherche « Philosophie du travail ».
Cet exposé public est organisé jeudi 22 mars 2012 de14h à16h, amphithéâtre de l’Inetop, 41 rue Gay Lussac 75005 Paris, par le Centre de Recherche sur le Travail et le Développement. Entrée libre dans la limite des places disponibles (sans inscription au préalable).
« Jusqu’à la fin des années 1970, le désir d’activité a permis aux hommes de libérer des relations de vie dans le travail contenues par la logique de la maîtrise. Ils ont pu faire dériver le travail, en le faisant glisser au-delà des divisions et des cloisonnements à partir desquels s’élabore le programme de l’organisation. Depuis, l’activité est refoulée selon des modalités remarquables mettant en scène son accomplissement supposé. L’ingéniosité du dispositif ainsi mis en place conduit à la capture inouïe des corps par une organisation du travail qui se les représente comme une réserve inépuisable. C’est dans ce contexte, où le travail est devenu une expérience-limite, que le suicide s’impose parfois comme l’expression inattendue et paradoxale d’un irréductible. »
Ci-dessous deux liens vidéo permettent de visionner des conférences de Sidi Mohammed Barkat abordant plusieurs aspects de la question du rapport entre travail et politique :
http://www.lephenix.fr/categories-phenix-tv/les-rencontres/tenir-debout-sidi-mohammed-barkat
http://www.youtube.com/watch?v=re7SBtG1QOo
Cet exposé public est organisé jeudi 22 mars 2012 de14h à16h, amphithéâtre de l’Inetop, 41 rue Gay Lussac 75005 Paris, par le Centre de Recherche sur le Travail et le Développement. Entrée libre dans la limite des places disponibles (sans inscription au préalable).
« Jusqu’à la fin des années 1970, le désir d’activité a permis aux hommes de libérer des relations de vie dans le travail contenues par la logique de la maîtrise. Ils ont pu faire dériver le travail, en le faisant glisser au-delà des divisions et des cloisonnements à partir desquels s’élabore le programme de l’organisation. Depuis, l’activité est refoulée selon des modalités remarquables mettant en scène son accomplissement supposé. L’ingéniosité du dispositif ainsi mis en place conduit à la capture inouïe des corps par une organisation du travail qui se les représente comme une réserve inépuisable. C’est dans ce contexte, où le travail est devenu une expérience-limite, que le suicide s’impose parfois comme l’expression inattendue et paradoxale d’un irréductible. »
Ci-dessous deux liens vidéo permettent de visionner des conférences de Sidi Mohammed Barkat abordant plusieurs aspects de la question du rapport entre travail et politique :
http://www.lephenix.fr/categories-phenix-tv/les-rencontres/tenir-debout-sidi-mohammed-barkat
http://www.youtube.com/watch?v=re7SBtG1QOo
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