Xavier Darcos, ministre du Travail, a lancé le 16 septembre, le réseau francophone de formation en santé au travail. Ce nouveau réseau a pour objectif de donner à près de 5 millions de cadres, une formation minimale dans le domaine de la santé au travail.
http://www.gouvernement.fr/gouvernement/xavier-darcos-lance-le-reseau-francophone-de-formation-en-sante-au-travail-0
La santé au travail est devenue une urgence mais entendons nous tous la même chose quand nous en parlons ? Présentation d'une conception fulgurante, celle de Georges Canguilhem. Découvrir la définition que Georges Canguilhem a donné de la santé transforme la façon de la vivre et de l’envisager, en particulier au travail.
Canguilhem écrit : «Je me porte bien, dans la mesure où je me sens capable de porter la responsabilité de mes actes, de porter des choses à l’existence et de créer entre les choses des rapports qui ne leur viendraient pas sans moi, mais qui ne seraient pas ce qu’ils sont sans elles.»1
Il ne s’agit plus de l’approche historique qui pense la santé dans l’axe de la maladie. La santé n’est pas l’absence de maladie. Pour Canguilhem, je suis en santé :
- quand je porte «la responsabilité de mes actes» : approche active, je suis acteur de ma santé, qui ne consiste pas seulement en «la vie dans le silence des organes» (R. Leriche) ;
- quand je porte les «choses à l’existence» : approche créative. La santé ne dépend alors pas du bon gré du corps pour vivre et agir ;
- quand je crée «entre les choses des rapports qui ne leur viendraient pas sans moi» : approche dynamique et singulière. Je suis capable de créer ces rapports, et de les vivre, sans obligation d’achèvement ou de succès.
Dans cette conception de la santé, ‘je’ deviens sujet et non objet. A s’accepter objet, c'est-à-dire passif, la santé peut être mise en danger. Pour la psychologie du travail, être à l’origine des choses est une expérience de vie au travail. C’est se soigner, avant que la maladie n’ait fait son travail, que ne pas laisser se refermer, nous enfermer, une situation où l’on se perçoit inutile, une situation où l’on n’arrive pas à faire quelque chose de soi.
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La santé au travail est devenue une urgence mais entendons nous tous la même chose quand nous en parlons ? Présentation d'une conception fulgurante, celle de Georges Canguilhem. Découvrir la définition que Georges Canguilhem a donné de la santé transforme la façon de la vivre et de l’envisager, en particulier au travail.
Canguilhem écrit : «Je me porte bien, dans la mesure où je me sens capable de porter la responsabilité de mes actes, de porter des choses à l’existence et de créer entre les choses des rapports qui ne leur viendraient pas sans moi, mais qui ne seraient pas ce qu’ils sont sans elles.»1
Il ne s’agit plus de l’approche historique qui pense la santé dans l’axe de la maladie. La santé n’est pas l’absence de maladie. Pour Canguilhem, je suis en santé :
- quand je porte «la responsabilité de mes actes» : approche active, je suis acteur de ma santé, qui ne consiste pas seulement en «la vie dans le silence des organes» (R. Leriche) ;
- quand je porte les «choses à l’existence» : approche créative. La santé ne dépend alors pas du bon gré du corps pour vivre et agir ;
- quand je crée «entre les choses des rapports qui ne leur viendraient pas sans moi» : approche dynamique et singulière. Je suis capable de créer ces rapports, et de les vivre, sans obligation d’achèvement ou de succès.
Dans cette conception de la santé, ‘je’ deviens sujet et non objet. A s’accepter objet, c'est-à-dire passif, la santé peut être mise en danger. Pour la psychologie du travail, être à l’origine des choses est une expérience de vie au travail. C’est se soigner, avant que la maladie n’ait fait son travail, que ne pas laisser se refermer, nous enfermer, une situation où l’on se perçoit inutile, une situation où l’on n’arrive pas à faire quelque chose de soi.
Valérie Tarrou
1) Georges Canguilhem « Ecrits sur la médecine » publié en 2002 par le Seuil regroupe les textes de cinq conférences, en 1955, 1972, 1978, 1989, 1990 (p. 68).
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