samedi 17 novembre 2012

Pour que se développe une force nouvelle au travail

Publié sur La Tribune, l'article : "Le "merveilleux malheur" de la souffrance au travail" ouvre un espace de respiration :
"Et si la gangrène des risques psycho-sociaux et les vagues de suicides au travail marquaient suffisamment les esprits et les cœurs pour décider le monde de l'entreprise à sortir les salariés de leurs carcans? Et si les discours alarmistes des psy comme Dejours, Clot et Gauléjeac trouvaient enfin des oreilles attentives ? De petits signes ténus prouvent que l'entreprise commence à lâcher la langue de bois pour plus d'écoute. C'est microscopique. Mais cela a le mérite de naître. Et ça s'appelle de l'espoir."
"Car il semblerait que les risques psycho-sociaux et sa cohorte de souffrance au travail constitue un « merveilleux malheur » pour paraphraser Boris Cyrulnik. Pour preuve, les interventions des chefs d'entreprise réunis par Psychologie Magazine au Conseil Economique et Social sur le thème « qu'est-ce qu'une entreprise bienveillante ? » ont, une fois n'est pas coutume, surpris l'auditoire par l'authenticité de leurs réponses. Même le psy Eric Albert, président de l'Institut Français de l'Action sur le Stress (IFAS) habitué à la langue de bois de ses clients sur ce thème, en est ressorti enthousiaste."

Pour lire l'intégralité de l'article :
http://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20121112trib000730417/le-merveilleux-malheur-de-la-souffrance-au-travail-.html

jeudi 1 novembre 2012

Souffrance au travail et Politique

Publié ce jour sur le site Les inRocks l’article « La souffrance au travail, un mal oublié par les politiques » reprend l’approche clinique et psychodynamique de Christophe Dejours sur le lien subjectif qui unit chacun à son travail. Une réflexion qu’il poursuit dans son dernier ouvrage « La Panne – Repenser le travail et changer la vie »*.
« Depuis la publication, en 1998, du livre marquant de Christophe Dejours, Souffrance en France, la question du mal-être au travail occupe cette place ambivalente dans le débat public, à mi-chemin de la marginalité politique et de la centralité de ses enjeux perçus par les sociologues, réalisateurs ou romanciers. Si de plus en plus d’indices témoignent de cette déshumanisation – suicides, dépressions, burn-out, troubles musculo-squelettiques et autres pathologies de la surcharge -, l’État et les managers s’en moquent largement, prétextant l’urgence de mener la guerre contre le chômage. Soyez heureux de souffrir au travail, au moins vous avez un emploi… »

Pour lire l’intégralité de l’article : http://www.lesinrocks.com/2012/10/31/actualite/la-souffrance-au-travail-un-mal-oublie-par-les-politiques-11317104/

* Christophe Dejours, entretien avec Béatrice Bouniol (2012). « La Panne – Repenser le travail et changer la vie ». Paris : Bayard.




jeudi 18 octobre 2012

Travail : pas de « bien être » sans « bien faire »

Aujourd’hui, 18 octobre, débute la 9e édition de la Semaine pour la qualité de vie au travail organisée par le réseau Anact qui propose jusqu’au 26 octobre un programme de rencontres, témoignages, conférences… Pour en connaître le détail : http://www.qualitedevieautravail.org/

A cette occasion, La Tribune présente l’analyse d’Yves Clot, titulaire de la chaire de Psychologie du travail du Cnam, sur les différentes formes de dégradation du travail, de ses conditions d’exercice et de la santé des salariés. Pour lire l’article qui s’intitule « Suicides : ce n'est pas le travail qui tue mais la gouvernance » suivre le lien : http://www.latribune.fr/blogs/mieux-dans-mon-job/20121017trib000725502/suicides-ce-n-est-pas-le-travail-qui-tue-mais-la-gouvernance.html

Valérie Tarrou

dimanche 23 septembre 2012

Désir de justice, besoin de confiance : au coeur de la souffrance au travail ?

A lire dans l'article en lien ci-dessous, une analyse de la souffrance au travail présentée par Davor Komplita, psychiatre suisse, à la suite d'une expérience menée en entreprise  de médiation des conflits interpersonnels des salariés.
Il explique son point de vue sur les liens entre souffrance, justice, perte de valeurs et déstructurations de notre société : "Dans une société où l'isolement est devenu majeur, l'entreprise s'est transformée. Elle n'est devenue qu'un aéroport : juste une interface où l'on ne fait que passer, lieu de croisement entre différentes fonctions : fabriquer, vendre, transporter, acheter... On a désarticulé les métiers, les savoirs, les liens sociaux. Et ce, dans toutes les organisations. Y compris le service public. Là où le zèle était assis sur des valeurs et des principes. Et quand l'on sappe le sentiment du collectif, on saborde ce qui fait la colonne vertébrale de nos sociétés démocratiques".

Pour lire l'intégralité de l'article : http://www.actuel-hse.fr/securite-travail-environnement/articles/fiche-ressource-impression.html?RessourceID=211733
ou s'informer sur le colloque dans lequel s'est exprimé Davor Komplita : http://www.ephygie.com/deuxieme-colloque-regards-croises-sur-la-sante-au-travail-manager-la-sante-au-travail-par-temps-de-crise/

mardi 18 septembre 2012

Souffrance au travail : et les patrons ?

La question de la souffrance des dirigeants d'entreprise est actuellement soulevée par des journalistes, des avocats, des syndicats.
Pour développer ce sujet, 3 liens ci-dessous :
- Le blog d'Éric Rocheblave, avocat au Barreau de Montpellier, spécialiste en droit du Travail, droit de la Sécurité Sociale et de la Protection Sociale :
http://www.rocheblave.com/avocat-montpellier/la-souffrance-des-patrons-au-travail/
- Le site Inforisques : http://www.inforisque.info/actualite-du-risque/index.php?post/3826/2012/09/14/Et-si-on-se-souciait-aussi-de-la-sante-des-patrons
- Un article ce jour sur l'Express : http://lentreprise.lexpress.fr/manager-et-organiser/souffrance-des-dirigeants-un-tabou-qui-resiste-a-la-crise_35198.html

La position de responsable, de détenteur d'un pouvoir d'agir, aide-t-elle un dirigeant, de petite comme de grande entreprise, à mieux vivre la surcharge de travail, le stress, l'incertitude voire la peur de l'avenir, à se sentir moins isolé ?
Les facteurs de la souffrance au travail tels que peuvent les vivre les salariés sont à questionner depuis la place de chef d'entreprise afin de mieux connaître cette réalité de travail.

Valérie Tarrou

mercredi 12 septembre 2012

Les suicides au travail ne sont pas le fait de personnes « vulnérables »...

Lundi 10 septembre s'est déroulée la Journée mondiale de prévention du suicide. Organisée par l’OMS, elle a pour but de susciter un engagement et une action à l’échelle mondiale en faveur de la prévention du suicide.

A cette occasion, Benoît De Solminihac, journaliste à RFI, a présenté un « Débat du jour » sur le thème du « Suicide dans l’entreprise : la fin du tabou ? ».
J’ai été invitée à participer à cette émission en présence de Jean-Marc Germain, secrétaire national au travail et à l’emploi, député de la 12e circonscription des Hauts de Seine, et de Marc Wiest, cadre à La Poste et membre de ASD Pro, Association d’aide aux victimes et aux organisations, confrontés aux Suicides et Dépressions Professionnels.

Pour écouter l’émission, suivez le lien :
http://www.rfi.fr/emission/20120910-le-suicide-entreprise-fin-tabou


vendredi 24 août 2012

Les "Blogs boulot"


Claire, journaliste, blogueuse spécialisée dans le portrait de professionnels, vient de publier un article sur les "blogs boulot", c'est-à-dire concentrés sur un seul métier exercé par celui qui tient le blog.
Exemple : conducteur de RER, médecin, ... psychologue du travail.
A lire sur "Et toi, t'es dans quoi ?" des histoires de métier, des réflexions sur le monde du travail, écrites par une plume attentive, légère et sincère : 

lundi 18 juin 2012

Analyse des stratégies de défense du collectif de travail

Les stratégies collectives de défense représentent un concept central dans la Psychodynamique du travail. Christophe Dejours, dans son intervention lors du séminaire « Plaisir et souffrance dans le travail », (1988, p. 17), énonce : « … pour faire face à ces deux souffrances cardinales du travail que sont l’ennui et la peur, les travailleurs élaborent des procédures défensives. » Et il complète : « La vocation première de ces défenses c’est de résister psychiquement à l’agression que constituent certaines organisations de travail. »

Il a donc été identifié un mécanisme de défense collectivement mis en œuvre par les travailleurs qui leur permet de continuer à réaliser leur travail alors que des éléments inhérents au métier représentent des dangers, des risques qui devraient conduire à cesser le travail. Cette stratégie psychique permet de dominer la peur ressentie en agissant sur la perception du risque. Un déni de perception du risque permet de le chasser de la conscience.

La théorisation de cette construction défensive a été réalisée lors de l’étude de métiers du bâtiment, des travaux publics, puis des pilotes d’avion. Des métiers essentiellement masculins. D’autres travaux ont confirmé que « de telles stratégies ont été retrouvées dans toutes les situations à risque : chimie, nucléaire, navigation de pêche et, bien sûr et surtout, dans l’armée… » .

Pascale Molinier a poursuivi et complété ce travail en s’intéressant spécifiquement aux stratégies collectives de défense des infirmières (Molinier, 2006, p. 243 à 257). Elle détaille dans ce même ouvrage les éléments caractéristiques des stratégies collectives de défense (2006, p. 197).

Les stratégies de défense élaborées par un collectif de travail sont des formes de coopération structurées en systèmes qui « portent l’empreinte spécifique des contraintes inhérentes à chaque situation de travail » mais on peut isoler les caractéristiques générales suivantes.

1• Les stratégies collectives de défense sont invisibles car c’est un système qui associe des conduites et des représentations qui n’ont pas toujours de lien entre elles. Leur médium est la parole. Elles peuvent apparaître dans le cadre d’une intervention en psychologie du travail.

2• Elles sont intentionnelles mais insues, c’est-à-dire que les sujets savent ce qu’ils font, mais ils ne savent pas pourquoi ils le font, ce n’est pas conscient. Reprenant un exemple de Pascale Molinier, des infirmiers qui jouent avec un moignon savent ce qu’ils font, c’est intentionnel, mais ils ne savent pas que ce geste leur permet de construire une défense collective facilitant la confrontation au réel du travail.

3• Elles concernent la vie dans le travail et la vie hors travail, ce continuum est nécessaire pour que les défenses tiennent et soient présentes à chaque fois que l’activité est rappelée, à la maison, dans un syndicat, au travail…

4• Leur action sur la vie psychique passe par une maîtrise symbolique du danger. Il s’agit de parvenir collectivement à réduire la perception du risque encouru et de la peur qu’il génère. C’est une modification de la réalité, mais il ne s’agit pas de délire car il s’agit d’une action collective, et qui suppose l’adhésion de tous les membres du collectif pour que la stratégie de défense fonctionne. Si l’action est collective, la personnalité de chacun peut colorer la façon d’agir.

5• Une stratégie collective de défense est une prise en charge collective de la souffrance sur la durée. Christophe Dejours précise ce critère (2000, p. 66), « dans la mesure où la prise en charge collective de la souffrance ne dure qu’un moment » on ne peut parler de stratégie collective de défense.

La psychodynamique du travail a décrit le rôle protecteur particulier des stratégies de défense collectives, qui permettent de préserver la santé mentale de travailleurs exposés à des dangers ou des pénibilités importantes dont ils ne peuvent se protéger efficacement. Dans les collectifs où les hommes sont majoritaires, ces stratégies se structurent autour du déni de la vulnérabilité. Dans les collectifs féminisés, la vulnérabilité et la souffrance ne sont pas niées, mais elles sont élaborées défensivement à travers des techniques narratives centrées sur des histoires concrètes et maniant l’autodérision. Des techniques qui permettent un partage de l’expérience du travail entre collègues.

Valérie Tarrou
 
• DEJOURS C. (1988), « Souffrance et plaisir au travail, l’approche par la psychopathologie du travail », Séminaire Plaisir et souffrance dans le travail, tome 1, Paris, éditions PSY. T.A., p. 15 à 28.
• DEJOURS C. (1998b), Souffrance en France, Paris, Le Seuil.
• MOLINIER P. (2006), Les Enjeux psychiques du travail, Paris, Payot.

mardi 1 mai 2012

Emplois verts et santé au travail

En ce 1er mai, fête du Travail, voici un rapport de l'Organisation Internationale de la Santé qui s'intéresse à la question suivante : prendre le virage d’une économie verte est l’un des défis majeurs du 21e siècle, mais cela se fait-il parfois au détriment de la santé des travailleurs ? Ce rapport dont le but est avant tout d’alerter sur les problèmes liés aux emplois verts - sans remettre en cause leurs nombreux aspects positifs - précise que « les travailleurs occupant des emplois verts peuvent être confrontés à des risques courants sur les lieux de travail traditionnels. Mais ces risques peuvent aussi être nouveaux pour les nombreux travailleurs qui font leurs premiers pas dans les industries vertes à croissance rapide. En outre, il se peut que les travailleurs soient exposés à de nouveaux risques, qui peuvent ne pas avoir été préalablement identifiés ».

Pour consulter le rapport :
http://www.ilo.org/safework/info/WCMS_176297/lang--en/index.htm


Extraits :
L’homme, grand oublié des progrès environnementaux au travail ?
Car « l’environnement a oublié d’intégrer l’homme au travail », constate à regret Philippe Jandrot, directeur des applications (assistance, formation, information) à l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Les changements réglementaires nécessaires à la transition vers une économie verte se déroulent souvent dans un temps court, parfois sous la pression médiatique. Et les nouvelles normes, appliquées à marche forcée, peuvent être établies sans évaluation préalable de leur impact sur la protection des travailleurs.
Or, comme l’indique le Code du travail français, il faut « adapter le travail à l’homme » et non l’inverse.
D’où la nécessité de considérer les « emplois verts » dans toutes leurs dimensions. Selon la définition qu’en donne l’OIT, il s’agit d’ « emplois convenables offrant des salaires adéquats, des conditions de travail sûres [...] en contribuant directement à diminuer l’impact environnemental de l’économie en général, en réduisant la consommation d’énergie et de ressources, les émissions, les déchets et la pollution ».

C’est ce que montre ce tour d’horizon, secteur par secteur.

PEINTURES, PRESSING : DES PRODUITS DE SUBSTITUTION QUI INQUIETENT
Le remplacement de certaines substances nocives pour l’environnement par d’autres plus « respectueuses » se révèle plus dangereux pour la santé les travailleurs. « On a vu donc apparaître des produits de substitution, mais sans qu’on ait évalué au préalable les risques qu’ils pouvaient faire courir aux travailleurs. On a déplacé le risque », poursuit-il. Le risque ne disparaît pas, il change

Dans les pressings, de mal en pis ?
L’exemple le plus récent d’une modification de la réglementation dans le but de protéger l’environnement, mais qui peut créer de nouveaux risques, est celui du perchloréthylène. ...
Problème : « Les hydrosilanes proposés en substitution sont des substances surveillées, dont on ne sait si elles sont réellement nocives, pour quels organes et à quel point », explique le directeur de l’INRS. Pour Daniel Ribera, c’est tout vu : « Ces produits sont encore plus dangereux que ceux auxquels ils doivent se substituer. On va pouvoir mettre le label « sans perchlo », comme c’est déjà le cas sur les produits « sans paraben » ou « sans bisphénol A » sans se poser la question des risques que font courir les produits de substitution aux travailleurs. Pour moi, c’est du greenwashing pur et simple. »

RECYCLER ET TRAITER LES DÉCHETS, UNE ACTIVITÉ TOXIQUE
C’est l’un des secteurs boostés par le développement d’une économie verte : le recyclage des déchets embauche et s’industrialise. C’est bon pour les paysages, pour les sols, pour l’air. Sauf que… « les nouveaux matériaux et produits, lorsqu’ils sont collectés sous la forme de déchets, peuvent présenter une multitude de risques professionnels, qu’il s’agisse des nanomatériaux, des nouveaux types de substances chimiques ou de l’augmentation permanente des déchets électroniques », note l’OIT dans son rapport.

Prenez par exemple les néons, les écrans d’ordinateur, les tubes cathodiques. Ils comportent du mercure, du cadmium, des terres rares. Autant de matériaux toxiques pour la santé des travailleurs qui les prélèvent et les trient. Et auxquels ils sont donc directement exposés. « Sans compter le fait que le tri de déchets défilant en continu sur une chaîne, leur impose une cadence soutenue et des gestes répétitifs, sources de troubles musculo-squelettiques », explique Philippe Jandrot.

Des perspectives d’emplois, certes, mais une sécurité qui laisse à désirer
Transformer nos déchets en source d’énergie, c’est aussi une activité industrielle en plein essor, et pourvoyeuse d’emplois. Selon le Grenelle de l’environnement, 50% du développement des énergies renouvelables devraient à terme provenir de la biomasse. La filière pourrait embaucher 65 000 personnes. Voilà qui est donc bénéfique pour l’ensemble de la société comme pour l’environnement. Mais si cela pouvait l’être aussi pour ces milliers d’hommes et de femmes qui travaillent à transformer nos restes en compost, en électricité ou en biogaz, l’équation serait parfaite.
C’est là qu’arrive non pas le grain de sable, mais carrément le pâté. Ces professionnels vont être exposés à des risques comme l’explosion, l’exposition aux poussières de bois, aux émanations de gaz. Nos déchets en décomposition génèrent de l’ammoniac, des endotoxines et des mycotoxines qui peuvent être cancérogènes.

ENERGIES PROPRES : LA SÉCURITÉ, C’EST PAS DU VENT
« Avec un objectif de 8000 éoliennes sur le territoire français en 2020, l’effectif actuel de 15000 salariés devrait être multiplié par quatre dans la même période », note l’INRS dans une brochure.
Les personnes chargées de l’installation et de la maintenance doivent être protégées des risques d’électrocution et de chute. ... . Les services de santé au travail ont déjà relevé des cas de malaise et d’épuisement liés à ces efforts physiques intenses.
On rencontre les mêmes types de risque de chute (il y en a eu 31 mortelles entre 1992 et 2006 selon l’INRS) et d’électrocution chez les personnels qui installent les panneaux solaires (photovoltaïques ou thermiques) sur les toits des bâtiments.

Même les pompiers se mettent en retrait
Parce que de l’électricité circule dès que les cellules photovoltaïques sont au contact de lumière, les services incendie de certains départements ont indiqué qu’ils n’interviendront plus sur des bâtiments en feu quand ceux-ci sont couverts de panneaux solaires...
« Plus de 15 matériaux dangereux sont utilisés dans la fabrication de ces panneaux. De nombreux risques peuvent découler de l’utilisation de substances chimiques conjointement avec du silicium dans de nombreux procédés de fabrication. La fabrication de cellules photovoltaïques implique également l’utilisation de plusieurs agents de nettoyage potentiellement toxiques. », selon l’OIT.

Après le moteur à explosion, la batterie à électrocution…
Les voitures électriques, hybrides ou dotées du système Stop & Go réduisent la pollution atmosphérique. De ce point de vue là, elles ont donc tout bon. Mais depuis que ces automobiles se font une place sur les routes, apparaissent de nouveaux risques pour ceux chargés de leur maintenance ou de leur réparation : l’électrocution. Car elles ont sous le capot des condensateurs d’énergie puissants (3 à 4 kW) qui nécessitent de trouver des systèmes de manutention spécifiques, pour éviter que les garagistes n’y laissent les doigts, voire plus. Systèmes auxquels les constructeurs automobiles, pressés d’être en pôle position sur le marché, n’ont bien sûr pas songé en amont…

L’AGRICULTURE DURABLE A-T-ELLE TOUT BON ?
Dans la mesure où le développement de l’agriculture biologique durable réduit considérablement, voire totalement, l’exposition des agriculteurs aux pesticides, cela ne peut être que bénéfique pour leur santé, celle des consommateurs et pour l’environnement.

Soucieuse également de protéger la nature et les mangeurs, l’agriculture commerciale a trouvé une autre parade pour se passer des produits agrochimiques : le recours aux OGM, qui rendent les cultures résistantes aux insectes. Certes, « l’intégration de la biotechnologie agricole » a réduit l’exposition des agriculteurs aux pesticides, note l’OIT. Mais « peu de recherches ont été menées sur les répercussions sur la sécurité et la santé des travailleurs impliqués dans la production agricole et la manutention, le traitement et le stockage des OGM ». Un nouveau grain de suspicion envers les OGM...

jeudi 26 avril 2012

« Médecins du travail/médecins généralistes: regards croisés »

L’Inpes, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, propose en téléchargement sur son site (www.inpes.sante.fr) deux enquêtes qui rendent compte de l’activité de médecins généralistes et de médecins du travail dans la prise en charge de patients malades du travail.

L'opportunité d’une coopération entre professionnels de la santé et d’un renforcement des réseaux de santé y apparaissent nettement confirmés pour faire face aux risques professionnels et à leurs enjeux pour la santé des personnes.

Pour en savoir plus et télécharger les enquêtes :

Pour le bénéfice du patient, un travail en réseau doit s’accroître entre médecins généralistes et médecins du travail, et également se développer avec les psychologues du travail, les inspecteurs du travail, les avocats de droit social…

Une mobilisation de l’ensemble de ces préventeurs, dans le sens le plus large, contribue à rompre l’isolement d’un salarié en souffrance du fait de son travail et à conjurer une aggravation de sa décompensation. Elle crée aussi une synergie d’actions qui vont permettre au salarié de rester en capacité de penser sa situation, de travailler, et d’être l’acteur, bien sur soutenu, de ses changements.

Valérie Tarrou

lundi 2 avril 2012

Un nouvel outil : le « Dictionnaire du travail »

Publié en janvier 2012 aux Presses Universitaires de France (PUF), le « Dictionnaire du travail » sous la direction de A.Bevort, A. Jobert, M. Lallement et A.Mias, introduit les thèmes par ordre alphabétique et présente, en lien avec la recherche la plus récente, le travail aussi bien dans le registre de l’intime, que du juridique, du social, de l’organisationnel… Ex : absentéisme, accident du travail, accord, cadences, construction de soi, Europe, psychologie du travail, précarité, syndicalisme…
880 pages, 32 euros.

dimanche 18 mars 2012

La Borne ! ou comment trouver vite un emploi

Dans le cadre du Festival « Travail que vaille », samedi 24 et dimanche 25 mars, à la Ferme du Buisson à Noisiel, découverte d’un dispositif interactif : la Borne, ou comment trouver vite un emploi ! mais quel emploi ?!
Programme complet du Festival : http://www.lafermedubuisson.com/TRAVAIL-QUE-VAILLE.html

« Détendez-vous, nous vous cherchons un emploi. Nous sommes en 2017 et désormais, grâce à La Borne, trouver un emploi ne prend pas plus de trois minutes. L’État connaît tout sur vous et La Borne aussi. Faites le test ! Elle évalue vos capacités à exercer une profession : dénigrateur, trieur de déchets radioactifs, délieur de langue, positiveur, tergiversateur… Dans une déambulation sonore, interactive et futuriste, laissez-vous guider. La Borne, en avant-première à la Ferme du Buisson et bientôt en service dans tous les lieux publics !
Testez-vous sur la-borne.org… http://la-borne.org/

samedi 17 mars 2012

Santé au travail : publication du rapport d'information

Le rapport sur la mise en œuvre de la loi n°2011-867 du 20 juillet 2011 relative à l’organisation de la médecine du travail, qui a été présenté en Commission le 7 mars dernier, vient d’être rendu public. Ce rapport présente le futur cadre réglementaire de la loi modifiant la médecine du travail, loi qui entrera en vigueur en juillet 2012.

Le rapport : http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4462.asp

Le dossier législatif : http://www.assemblee-nationale.fr/13/dossiers/organisation_medecine_travail.asp#mise_oeuvre_organisation_medecine_travail

Pour lire les commentaires d'epHYGIE, société de conseil en santé au travail, sur ce rapport :
http://www.ephygie.com/la-reforme-de-la-sante-au-travail-vue-a-travers-le-rapport-dinformation-de-lassemblee-nationale-le-ruban-la-ficelle-et-la-corde%e2%80%a6/

mardi 28 février 2012

3 mesures pour réduire le stress au travail

L'article du Monde Economie «Comment réduire le stress au travail ?», en date du 27-02-12, repris ci dessous, présente des mesures proposées par des chercheurs américains pour diminuer le stress au travail. Des pistes d'évolution au cœur des travaux des chercheurs français, en particuliers Yves Clot et Christophe Dejours, depuis de nombreuses années : redonner du sens au travail en restaurant le pouvoir d'agir des salariés, en instaurant une évaluation du travail et non plus des performances, en favorisant une communication claire des décisions organisationnelles.

«Depuis vingt ans, le niveau de satisfaction des individus au travail a baissé, tandis que leur niveau de stress a eu tendance à augmenter.
Ces évolutions ne se limitent pas à la France, on les retrouve dans beaucoup de pays occidentaux, et notamment aux Etats-Unis. Charge de travail plus importante, pression accrue pour améliorer la productivité et précarité exacerbée du marché du travail sont autant de facteurs qui contribuent à augmenter le stress de la population active. Cette tendance, qui a des conséquences néfastes sur la santé des individus, est particulièrement présente au sein des multinationales. Ces dernières ont adopté, au cours des dernières décennies, des systèmes de contrôle et d'évaluation standardisés qui imposent à leurs employés le suivi de procédures de fonctionnement et la poursuite de critères de performance parfois difficiles à atteindre.

STANDARDISATION
Cette standardisation, couplée à des impératifs de productivité accrue, a accompagné le développement rapide de grandes entreprises à l'échelle internationale, mais elle a aussi contribué à une perte de sens pour les employés dont le pouvoir discrétionnaire est considérablement réduit.
Alors que la gestion des ressources humaines (RH) est apparue, au siècle dernier, en réponse à une organisation du travail mécanique et déshumanisée, l'ironie veut donc qu'un siècle plus tard, certains des outils de gestion développés pour permettre une meilleure prise en charge des RH et une meilleure coordination à l'échelle internationale aient conduit à une nouvelle forme de déshumanisation du travail.
Les salariés doivent remplir des objectifs de performance précis, mais n'ont souvent que peu d'autonomie pour y parvenir. Sans surprise, ces conditions de travail sont source de tension et parfois même de souffrance psychologique.
Les entreprises, conscientes du coût que représente pour elles ce mal-être au travail, aussi bien en termes de diminution de la productivité que de réputation, ne peuvent plus ignorer le problème.
D'après une étude menée en 2011 par le cabinet de conseil Towers Watson auprès des dirigeants de 149 multinationales, plus de 75 % d'entre eux déclarent vouloir faire de la santé de leurs salariés une priorité pour les années à venir, et plus de la moitié vouloir s'atteler au problème des conditions de travail stressantes.

AUTONOMIE
Pour ce faire, les entreprises doivent repenser l'organisation du travail et les systèmes d'évaluation qu'elles utilisent. D'après une série d'études menées par Gretchen Spreitzer (professeure à l'université de Michigan) et Christine Porath (professeure à l'université de Georgetown), trois mesures simples permettraient de créer des conditions plus favorables à l'épanouissement professionnel des employés.

La première concerne leur pouvoir discrétionnaire. Quel que soit leur niveau dans la hiérarchie de l'organisation, les employés sont plus motivés lorsqu'ils peuvent prendre de façon autonome des décisions qui affectent directement leur travail. Cette autonomie leur confère plus de contrôle et leur donne plus d'opportunités d'apprentissage.
Le second changement a trait au partage de l'information dans l'organisation. Les salariés sont à la fois plus motivés et plus efficaces lorsqu'ils comprennent comment leur travail s'intègre à la stratégie et à la mission de l'entreprise.
Enfin, la troisième mesure touche aux processus d'évaluation. Ces derniers doivent aller de pair avec un accompagnement personnalisé tout au long de l'année, qui permet à chaque salarié d'avoir accès aux ressources nécessaires à son développement professionnel.

L'enjeu pour les entreprises est de permettre à leurs employés de donner du sens à leur travail et de continuer d'apprendre au quotidien. Il s'agit là de deux conditions nécessaires à leur épanouissement. Lorsqu'elles sont remplies, les salariés sont plus satisfaits, mais aussi plus productifs.»

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/27/comment-reduire-le-stress-au-travail_1648700_3232.html

samedi 18 février 2012

Conférence « Travail et Politique »

« Travail et politique - Le travail comme expérience-limite et sa réfutation par le suicide » sera le thème de la conférence donnée par M. Sidi Mohammed Barkat, philosophe, enseignant-chercheur associé au CEP ergonomie et écologie humaine, Paris I-Panthéon Sorbonne, ancien directeur de recherche au Collège international de philosophie et fondateur du Cabinet de formation et de recherche « Philosophie du travail ».

Cet exposé public est organisé jeudi 22 mars 2012 de14h à16h, amphithéâtre de l’Inetop, 41 rue Gay Lussac 75005 Paris, par le Centre de Recherche sur le Travail et le Développement. Entrée libre dans la limite des places disponibles (sans inscription au préalable).

« Jusqu’à la fin des années 1970, le désir d’activité a permis aux hommes de libérer des relations de vie dans le travail contenues par la logique de la maîtrise. Ils ont pu faire dériver le travail, en le faisant glisser au-delà des divisions et des cloisonnements à partir desquels s’élabore le programme de l’organisation. Depuis, l’activité est refoulée selon des modalités remarquables mettant en scène son accomplissement supposé. L’ingéniosité du dispositif ainsi mis en place conduit à la capture inouïe des corps par une organisation du travail qui se les représente comme une réserve inépuisable. C’est dans ce contexte, où le travail est devenu une expérience-limite, que le suicide s’impose parfois comme l’expression inattendue et paradoxale d’un irréductible. »

Ci-dessous deux liens vidéo permettent de visionner des conférences de Sidi Mohammed Barkat abordant plusieurs aspects de la question du rapport entre travail et politique :
http://www.lephenix.fr/categories-phenix-tv/les-rencontres/tenir-debout-sidi-mohammed-barkat
http://www.youtube.com/watch?v=re7SBtG1QOo