Une mobilisation rapide et massive via Facebook stoppe le licenciement d’une caissière accusée du vol d’un ticket de caisse. De nombreux articles relatent cette histoire qui a créé l’indignation :
http://www.francesoir.fr/actualite/societe/cora-caissiere-sauve-son-emploi-grace-au-soutien-sur-internet-151122.html
Facebook, à l’aide des salariés ? On peut s’interroger. Dans un même temps, une autre actualité démontre que s’exprimer sur ce réseau social peut tout autant conduire au licenciement :
http://elle.sfr.fr/Societe/News/Critiquer-son-chef-sur-Facebook-peut-mener-au-licenciement-1424415
Opinions, photos, commentaires publiés sur Internet sont considérés comme publics et ne relèvent pas de la sphère privée. Conjugué à l’absence de droit à l’oubli imposé par la mémoire du web, écrire sans retenu ses états d’âme, qu’ils soient critiques ou romantiques, ne laisse aucune place à la fluctuation de l’identité. Comme gravés dans le marbre, les mots choisis et utilisés à un moment T dans un contexte précis figent sans nuance possible sentiments et pensées au regard de tous.
Alors que l’identité d’un sujet n’est jamais définitivement stabilisée, mais en confirmation quotidienne dans les relations aux autres tant affectives que de travail, ne pas respecter le caractère privé de la parole écrite porte atteinte à la dynamique et à la promesse de changement que contient une personne.
La multiplication par le groupe Facebook des fonctionnalités et des rubriques de recueil d’informations (santé, emploi, relations de familles…) transforme instantanément en données publiques les confidences d’un internaute. L’article ci-dessous revient sur ces questions et rappelle qu’il relève de la liberté de chacun de donner à voir sa vie privée et professionnelle ou de les protéger :
http://www.rue89.com/2011/09/28/le-nouveau-facebook-fait-entrer-votre-vie-privee-dans-lhistoire-223871
Les réseaux sociaux sont considérés comme « incontournables » pour postuler, recruter, s’informer du marché de l’emploi. Mais, quand un salarié s’en saisit pour communiquer sur ses conditions de travail ou de management, et s’y confie à l’écrit, au détriment de la parole, emploie-t-il alors le média le plus bénéfique pour lui ?
Adresser ses difficultés à une personne physiquement présente rompt la solitude. Préférer le face à face plutôt que le Facebook pour dire ses souffrances au travail dans le cadre d’une véritable écoute participe à la restauration de la capacité de penser et d’agir.
Valérie Tarrou
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.